padam padam



Padam... Padam...
Edith Piaf (1915-1963)

Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens
Un jour cet air me rendra folle
Cent fois j'ai voulu dire pourquoi
Mais il m'a coupé la parole
Il parle toujours avant moi
Et sa voix couvre ma voix

Padam...padam...padam...
Il arrive en courant derrière moi
Padam...padam...padam...
Il me fait le coup du souviens-toi
Padam...padam...padam...
C'est un air qui me montre du doigt
Et je traîne après moi comme un drôle d'erreur
Cet air qui sait tout par coeur

Il dit: "Rappelle-toi tes amours
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas
Avec tes souvenirs sur les bras..."
Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours

Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze-juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu" en voilà par paquets
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue

Écoutez le chahut qu'il me fait
Comme si tout mon passé défilait
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat...
Qui bat comme un coeur de bois...


Padam... Padam

Este aire que me obsesiona día y noche
Este aire no nació hoy
Viene de tan lejos como yo vengo
Arrastrado por cientos de miles de músicos
Un día este aire me volverá loca
Cien veces he querido decir por qué
Pero me ha cortado la palabra
Siempre habla antes de mi
Y su voz cubre mi voz.

Padam...padam...padam...
El llega corriendo tras de mi
Padam...padam...padam...
El me empuja a acordarme de tí
Padam...padam...padam...
Es un aire que me señala con el dedo
y yo me arrastro tras de mi como un error chistoso
Este aire que sabe todo por intuición.

El dice: "Acuérdate de tus amores
Acuérdate porque es tu turno
No hay razón para que tú no llores
con tus recuerdos sobre los brazos..."
Y yo vuelvo a ver a los que descanzan
Mis veinte años hacen tocar el tambor
Veo golpearse los gestos
Toda la comedia de amores
Sobre este aire que siempre va

Padam...padam...padam...
Los "yo te amo" de 14 de julio
Padam...padam...padam...
Los "siempre" que se compran en liquidación
Padam...padam...padam...
Los "quieres tú?" aquí están por paquetes
Yo todo esto para caer justo en la esquina de la calle
Sobre el aire que me ha reconocido

Escuchen el escándalo que me hace
Como si todo mi pasado desfilara
Hay que guardar la pena para después
Yo tengo todo un solfeo sobre este aire que golpea
que golpea como un corazón de madera

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